À l’occasion de l’élection présidentielle, s’est amorcé un débat sur la Sécurité sociale et les assurances privées complémentaires. Ce débat a été ouvert lors du second tour de la primaire des Républicains par Alain Juppé, partisan de ne pas diminuer le taux de remboursement des soins courants par la Sécurité sociale, contrairement à François Fillon qui proposait de transférer aux assurances privées les 20 milliards de prise en charge « du petit risque ». Ce débat s’est maintenant refermé. Il a toutefois mis en lumière le rôle des mutuelles, des instituts de prévoyance et des assureurs privés regroupés dans l’Union nationale des organismes d’assurance-maladie complémentaire (Unocam), et permis de suggérer un chemin inverse à celui proposé par François Fillon : des mutuelles vers la Sécurité sociale – avec, pour ceux qui le souhaitent, un seul payeur : la Sécurité sociale, à la fois assurance-maladie obligatoire (AMO) et assurance-maladie complémentaire (AMC).
Un débat n’aura en revanche vraisemblablement pas lieu : celui qui aurait porté sur l’hôpital public. La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), soutenue par le Mouvement des entreprises de France (Medef), veut revenir à la convergence tarifaire entre l’hôpital public et les cliniques commerciales, convergence instituant de fait une concurrence déloyale entre clinique commerciale et hôpital public. En effet, la clinique commerciale choisit ses activités, privilégiant les plus rentables (chirurgie ambulatoire, chirurgie de l’obésité, canal carpien, cataracte, dialyse, etc.), et sélectionne ses clients par le simple effet des dépassements d’honoraires appliqués par 85 % des praticiens qui y travaillent. L’hôpital public ne sélectionne ni les activités ni les patients.